
Nawara est un film egyptien réalisé par Hala Khalil. Un film à caractère dramatique qui ouverture le Festival de Louxor, il dépeint les réalités du
continent africain. Il est question dans ce film de la vie d’une jeune femme dans la société égyptienne après le printemps arabe. Malgré son emploi
de femme de ménage, elle vit dans une pauvreté absolue. Au-delà de la situation précaire dans laquelle Nawara et Aly se trouvent, ce film traduit le
sort de la femme égyptienne au lendemain de la « révolution ». Partagés entre leurs espoirs et la dureté de la vie, ces deux jeunes gens s’imaginent
leur mariage en grande pompe, tout de blanc vêtus, dans les rues de leur ville comme le demande la culture nubienne. Il ne leur en faut pas plus pour
être heureux : tout ce qu’ils désirent c’est un beau mariage, l’eau courante dans leur maison, pouvoir offrir au père d’Aly les soins hospitaliers
dont il a besoin et dignement inhumer la grand-mère de Nawara.
C’est un film à la fois émouvant et déchirant. Nawara et Aly, les deux protagonistes appartiennent tous deux à la classe la plus pauvre de la société.
Ce sont deux amoureux qui cherchent leurs voix au milieu de ce capharnaüm. La quête de ce bonheur qui semble leur être inaccessible les mènera vers
mille et un tourments. L’arrestation de Nawara brise le cœur d’Aly et celui des spectateurs qui espéraient sans doute, jusqu’au bout, voir les amoureux
convoler en justes noces.
En tant que humble spectateur, ça reste notre plus grand regret. En effet, au-delà de la précarité dans laquelle vivent les protagonistes, c’est la sensation
d’inachevé que laisse le film. En fait, l’histoire des protagonistes semble rester en suspens et ne pas s’être écrite jusqu’à la fin. L’intrigue principale
ne s’achève pas, car malgré l’atteinte d’un point d’orgue illustré par la passion qui anime les personnages principaux, cet amour semble ne pas se
concrétiser. Quoi qu’il soit habitué à écrire la fin des films, même le cinéphile le plus averti aurait bien de la peine à donner une fin à Nawara.